Les affiches de Grenoble et du Dauphiné – 29 mars 2013
Indifférence, union, déchirure
« Ce petit opéra dans la course aux désirs » n’a pas laissé le public indifférent. Véritable critique de nos comportements individualistes, dictés par l’envie de réussir à tout prix, ce spectacle dresse le portrait de cinq personnages aux caractères bien trempés ! (…) Chacun veut être celui qui va devant, le premier, le meilleur, l’indétrônable. L’égoïsme a repris le dessus, le mépris et la haine sont de rigueur, Le talent de Bouba Landrille Tchouda est de raconter tout cela sans parole, simplement au travers d’une écriture chorégraphique et scénographique pointue, subtile, cadencée. Il lui suffit d’un plateau presque nu, délimité seulement par une dizaine de chaises tournant le dos au public, d’une lumière un peu crue, parfois d’un jeu de clair/obscur, et d’une musique bien sentie, presque oppressante par moments, pour dire une certaine cruauté du monde. On ressort de la salle le souffle court, bouleversé et interrogé par tant d’hostilité émanant de nous-mêmes.
Prune Vellot