« …Ce petit opéra dans la course aux désirs » n’a pas laissé le public indifférent. Véritable critique de nos comportements individualistes, dictés par l’envie de réussir à tout prix, ce spectacle dresse le portrait de cinq personnages aux caractères bien trempés ! (…) Chacun veut être celui qui va devant, le premier, le meilleur, l’indétrônable. L’égoïsme a repris le dessus, le mépris et la haine sont de rigueur, Le talent de Bouba Landrille Tchouda est de raconter tout cela sans parole, simplement au travers d’une écriture chorégraphique et scénographique pointue, subtile, cadencée. Il lui suffit d’un plateau presque nu, délimité seulement par une dizaine de chaises tournant le dos au public, d’une lumière un peu crue, parfois d’un jeu de clair/obscur, et d’une musique bien sentie, presque oppressante par moments, pour dire une certaine cruauté du monde. On ressort de la salle le souffle court, bouleversé et interrogé par tant d’hostilité émanant de nous-mêmes… » Prune Vellot, 29 mars 2013, les affiches de Grenoble et du Dauphiné « …Porté plus ou moins par les mêmes interrogations que dans ses précédents travaux (notre rapport à l’autre et les motivations profondes qui influent sur l’évolution de celui-ci), Bouba Landrille Tchouda en offre pourtant à travers cette nouvelle pièce une déclinaison inédite, qui passe par un retour à une forme plus épurée, mais également une approche plus émotionnelle et directe. En s’appuyant sur un groupe témoin, une communauté de fait ne reposant sur aucun lien préétabli, il observe, partagé entre empathie et ironie rieuse, la quête d’identité individuelle forcenée et ses différentes manifestations, du besoin inné de séduction à la compétitivité exacerbée, en passant par la nécessaire mise à nu et les risques qu’elle induit. Résumé ainsi, cela pourrait paraître pesant, mais il n’en est pourtant rien. D’une part, parce que le chorégraphe n’adopte jamais la posture d’un moraliste, et de l’autre parce que la fluidité de la forme et l’humour discret mais omniprésent font passer avec finesse des notions pourtant guère évidentes à représenter. Intense, subtil, intelligent et toujours traversé par une vitalité salvatrice, le langage des corps tel que le pratique Bouba continue de nous séduire… » Damien Grimbert, 29 mars 2013, le petit Bulletin Il aime quand le mouvement éclipse le verbe. Quand l’homme se passe de mots pour faire jaillir l’émotion. Sans explication aucune. Juste par l’intensité d’un regard, la force d’une interprétation. « La danse, ça touche en plein coeur », lâche Bouba Landrille Tchouda . Le chorégraphe avoue volontiers s’être fait harponner. Il ne triche pas avec son art sur lequel il s’appuie pour distiller son message. Dans Têtes d’affiche, une création 2012 qui allie danse hiphop et danse contemporaine, le fondateur de la compagnie Malka a réuni six danseurs aux origines métissées et aux influences multiples. « Ce spectacle est celui qui se rapproche le plus de ce que je suis et de là où je voudrais aller en tant que chorégraphe », glisse-t-il. Dans cette pièce qui s’ouvre sur une file d’attente composée de corps solitaires, névrosés, fantomatiques, Bouba Landrille Tchouda propose une réflexion sur la complexité et la difficulté des rapports humains. Ceux qui font qu’en dehors de chez soi, on est « en mode guerre », bouillonnant, sous tension. Qui rappellent que chacun représente « un danger potentiel » pour autrui. « Je crois en la capacité des êtres humains à vivre ensemble malgré les différences, martèle le chorégraphe. On essaye souvent de nous faire croire que c’est difficile, mais il y a 10 000 raisons qui font que j’ai envie de prouver le contraire. » Bouba Landrille Tchouda se défend de livrer la solution. Avoue qu’il ne l’a pas de toute façon. Mais se plaît à afficher sur scène ces différences, à « chercher des points d’accroche, des petites choses qui nous rassemblent » et qui à ses yeux ne sont que richesses. (…) Joan Moïse, vendredi 18 janvier, le Républicain Lorraine